Chansons en langue d'oïl et polyphonies latines : l'amour en France au 13e siècle
Sur la thématique de l’amour lointain – l’amour courtois médiéval – ces variations amoureuses proposent une sélection de chansons, conduits et motets composés en France au 13e siècle. Ces chansons profanes de trouvères – en langue d’oïl – et ces chants sacrés – en latin – ont été choisis pour leurs qualités littéraires et musicales, et mettent en évidence la circulation des thèmes mélodiques et poétiques ainsi que l’inspiration conjointe des mondes sacré et profane. Les compositions se font écho : variantes, emprunts, imitations, ou ajout de nouvelles mélodies pour une mise en polyphonie.
L’auditeur peut se laisser surprendre à reconnaître telle mélodie ou tel texte « voyageur », et en repérer les subtiles variations au fil des versions vocales ou instrumentales. Jeu de miroirs qui traverse les siècles, et les sentiments amoureux : « Amour, qui surprend celui qui se prend à lui, m'a surpris. En peu d'heure il embrase, et son embrasement m'a embrasé… »
Ensemble Alla francescaVivabiancaluna Biffi / chant, vièle à archet
Christel Boiron / chant
Nolwenn Le Guern / vièles à archet
Lior Leibovici / chant
Brigitte Lesne / chant, harpes médiévales, percussions, direction
Élaboré par Brigitte Lesne, la constitution du corpus musical s’appuie sur le travail mené en collaboration avec Anne Ibos-Augé (docteur en musicologie, agrégée de musique) et Marie-Geneviève Grossel (docteur en lettres et sciences humaines, agrégée de lettres classiques).
Cette réflexion commune a fait l’objet d’une communication qui a réuni leur trois voix lors du congrès « Qui dit tradition dit faute ? » (La faute dans les corpus chantés du Moyen Âge et de la Renaissance), 1er congrès international franco-italien « Philologie et musicologie » en mai 2017 à Saint-Guilhem-le-désert, avec comme thème pour leur intervention : « Le mot, la note et le copiste : aperçus sur les versions parallèles des chansons, conduits et motets aux XIIe et XIIIe siècles ».